Dans Le pain de la bouche, nous assistons à un moment pivot de la vie de Jo, une jeune femme vendeuse en boulangerie : celui où elle se fait braquer le tiroir-caisse du magasin par Nil. Cet évènement provoque en elle un véritable déclic. Ensemble, et à la faveur d’une déambulation nocturne dans la ville, le duo mène une grande réflexion sur la justice sociale.
Morgane Deman, metteuse en scène de la Compagne Logos, et Aurianne Abécassis ont imaginé cette forme théâtrale autonome et itinérante pour des lieux non équipés (établissement scolaire, salle polyvalente, extérieur). Le spectacle suscite un débat constructif sur une question contemporaine, touchant à la fois la communauté des élèves, des parents et des enseignants.
La compagnie Logos travaille en parallèle sur une autre pièce d’Aurianne Abécassis, Le partage du butin, dont la création est prévue en mars 2025. Ces deux pièces fonctionneront en dyptique autour de la thématique de la redistribution des richesses.
Mise en œuvre
Le point de départ de cette pièce est la question dense et complexe des inégalités sociales et de fait, de la redistribution des richesses. L’enjeu pour la compagnie est de rendre ces questions accessibles à un public adolescent : évolution des conditions de travail, question du savoir-faire, de l’artisanat, de la fabrication, de l’industrialisation et de la mécanisation, de la provenance des matières premières et naturellement celle, centrale, du prix du pain : en traversant l’histoire du pain, c’est aussi dans une petite histoire de France que le duo Jo-Nil voyage, convoquant des anonymes comme des personnages historiques tels que Napoléon, Marie-Antoinette ou Félix Potin.
Dans cette histoire, la compagnie Logos raconte la bifurcation de Jo et invite les spectateurs à suivre sa trajectoire et, comme en miroir, à se poser ces questions : Est-ce que ce monde nous semble juste ? Quels sont nos moyens d’action ? Est-ce que le choix de notre métier pourrait-être un moyen d’agir sur le fonctionnement du monde ? A quel moment décidons-nous de notre métier ? Et, est-ce que ce choix est irrémédiable ?