Pendant la résidence s’est engagée la recherche d’une grammaire dessinée qui articulerait le dessin figuratif au trait noir des corps, attitudes et expressions, avec les formes colorées et non-figuratives qui représentent les émotions, musiques et atmosphères.
Cette formule simple me permet de représenter avec subjectivité le langage non verbal des échanges humains. Il ne s’agit pas d’être exhaustif, ni de prétendre à une analyse qui aurait une quelconque rigueur scientifique mais plutôt de porter un regard particulier et sensible sur ce-qui-se-tend entre ceux qui incarnent une performance artistique et ceux qui la reçoivent.
Tout art engage le corps dans son entier. Dans ses moindres détails, une position détermine le son que produira un instrument, le trait qui surgira sur un dessin. La position d’un corps est elle-même déterminée par la présence ou l’absence d’autres corps autour de lui et par l’espace vide, encombré, vaste, exigu. Si l’on s’accorde sur le fait que « tout » peut être dessiné, alors une forme colorée qui accompagne le dessin d’un corps peut faire apparaître des éléments qui ne sont pas objectivables : transmission de connaissances, transmission de gestes, appréhension ou enthousiasme, stress ou sérénité, calme et effervescence d’un groupe ou d’un individu, façon dont la musique pousse ou tire ou circule ou se concentre en quelques points précis… etc.