Cette résidence est un volet d’exploration d’une recherche au long cours. En produisant des images, en les faisant manipuler ou en les déplaçant de leurs contextes d’origine, j’observe leurs pouvoirs d’étrangeté et de suggestion, leurs potentiels narratifs et humoristiques.
Une fumée blanche s’échappe continuellement des paysages. Le vent tourne et la tour de la centrale de Cattenom me le rappelle chaque matin. Un avatar de Superman m’ouvre les portes de son appartement, un dimanche après-midi dans le centre-ville. Par des jeux d’analogie et de déplacement, la collision de ces deux symboles érodés et ambivalents, est devenue le point de départ d’une recherche photographique sur le territoire. Mais ce non-évènement a déjà eu lieu. En 2018, Superman fonce droit dans le mur de la centrale de Bugey ; c’était en réalité, un drone à l’effigie du héros, piloté par des militant.es de Greenpeace. Cette micro-fiction a permis d’aller à la rencontre des usagers du centre Le Lierre, de convoquer impressions personnelles et imaginaires collectifs et d’inventer de nouveaux récits.
Jouer des verbes : choisir, manipuler, reconstruire, composer, imaginer. Jeux de signes : déplacer de petits objets qui racontent et des fragments d’images qui viennent de loin. Observer les UVS faire impression, le temps brouiller un paysage nucléaire et l’eau fixer les formes en les faisant osciller entre apparition et disparition. Une seconde. Chercher les images manquantes pour fabriquer un récit. Par de petites mises en scènes et par l’expérimentation de gestes, nous avons tenté de révéler ces impressions par la technique du cyanotype lors d’une série d’ateliers. Une manière de parler des à-côtés et de laisser apparaître l’étrangeté de ce qui est sous-jacent.
Il parait qu’à Thionville, des légendes se sont écrites sur une erreur de traduction.