Il y a fort à parier que le nom de Joseph Le Callennec ne vous dise pas grand-chose. Et pourtant, il est probable que vous ayez eu en main certaines de ses créations, Joseph Le Callennec étant le génial concepteur graphique de ce qui a été longtemps le jeu français le plus vendu dans le monde : le Mille Bornes.
Sans doute des images du jeu vous viennent-elles à l’esprit, ces compositions épurées aux couleurs franches ayant la capacité d’imprimer fortement la mémoire. Derrière ce patronyme qui fleure bon le Finistère se cache un des secrets les mieux gardés du graphisme français du XXe siècle. Joseph Le Callennec (1905–1988) se trouve dans une situation paradoxale : absent des anthologies et histoires du graphisme qui traitent de sa période d’activité (qui s’étend de la fin des années trente à la fin des années soixante-dix), certaines de ses créations restent néanmoins présentes dans l’inconscient collectif. Sans doute est-il possible de postuler que, à l’instar des recherches menées sur Roger Excoffon il y a quelques années et qui ont permis de le sortir d’un relatif anonymat, « tout le monde connaît Joseph Le Callennec », généralement sans le savoir.
Pourquoi cette recherche ? Tout part d’un questionnement personnel sur les raisons qui ont pu m’amener à pratiquer le graphisme. En tâchant de remonter à des « chocs visuels » reçus dans l’enfance, qui auraient pu m’orienter vers cette activité, j’ai identifié le “Mille Bornes” comme un jalon, une exposition à une forme de perfection graphique telle que je peine à trouver des exemples comparables.
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Juillet : exposition et visites
Conférence et rencontre : 16 septembre 2023