//Résidence du 29 juillet au 2 août
Le projet HILDEBRANDT a dix ans et trois disques.
Avec Les Animals, il déboulait pluriel, humain électro pop parcouru d’animalité dansante. Plume et claviers, confiés aux instincts griffus d’une pensée sauvage, avaient valu à ce premier opus le sticker du Grand Prix de l’Académie Charles-Cros.
Sur son îLeL, l’animâle HILDEBRANDT se présentait en rouge, regard à demi fait au féminin : les cils au Rimmel noircissaient le sel de ses chansons de genre et d’insularité – « Je suis deux », « Travesti » – comme un rappel qu’il fut Lili Brandt en ses débuts, jouant du cabaret, clown androgyne surgi entre Kurt Weill et David Bowie. Des débuts justement mêlés d’Allemagne et d’Angleterre.
Bien avant cela, un premier son de voix en 1976, sur les quais de La Rochelle. Wilfried, enfant d’une caravane, de parents ouvriers, d’un amour franco-allemand… C’était assez beau dans ce port où les grues élèvent au-dessus des cargos des silhouettes de Mante religieuse. Ça poétise l’espace du gamin. Un jour il entend les Beatles, le jour suivant se saisit d’une guitare et de l’anglais – son billet pour Birmingham. Il fallait y aller pour vouloir le retour, pour se ressaisir franco de sa langue maternelle et tirer d’elle des chansons. Quelques expériences de groupes plus loin, HILDEBRANDT tient debout tout seul, presque. La preuve sur ce disque gravé dans la fraternité de Wil avec Lescop.
Mais HILDEBRANDT n’aime rien moins que se dédoubler, jouer l’artiste multiple : compositeur pour le spectacle vivant ; pédagogue du chant, de l’école à l’université en passant par le Chantier des Francofolies. Et sur ses pianos préparant un “concert cuisiné”. À venir aussi, un court-métrage – musical, ça va de soi – tourné entre Florence et New York…
Ainsi va Wil(l).