La pratique artistique transdisciplinaire de Charly Bechaimont est principalement autobiographique, prenant pour point de départ son appartenance à la communauté des voyageurs mais aussi son homosexualité, et les conditions pour que ces deux identités cohabitent ou au contraire se repoussent. En invoquant la saleté (notamment via un vocabulaire plastique souvent constitué de matériaux-déchets), la violence, la caravane ou encore la figure du clown, il articule les clichés pour mieux en retourner le sens et ainsi rendre leurs caractères stigmatisants inopérants.
Prolongeant la notion de témoignage déjà présente dans sa pratique, Charly Bechaimont s’est attaché à recueillir la parole au sein de la communauté des gens du voyage dans l’Aube, portant une attention particulière à l’intersectionnalité des personnes queer issues de cette même communauté. Ses recherches, ayant toujours pour but de mettre en lumière des parcours de vie à la marge de la société, ont donné naissance à Quelques réflexions politiques personnelles (d’après un texte d’Adrian Piper), texte formé par des agrafes sur les murs du centre d’art contemporain Passages, qui a fait l’objet d’une performance.