Durant mes études au conservatoire de Reims, j’ai découvert La Moldau, un poème symphonique du compositeur Bedřich Smetana. Sa réalisation décrit le périple de la rivière à travers les paysages de la Tchéquie.
À l’époque, ce fut pour moi une véritable révélation. La musique pouvait non seulement éveiller des émotions, mais elle avait aussi la capacité de raconter des histoires et de dépeindre des horizons pour nous y transporter. C’est exactement cela que je souhaite expérimenter : réussir à transporter un espace naturel dans un lieu autre par le biais du son et ainsi faire le récit d’un environnement.
À la différence du musicien Bohémien, je souhaite me concentrer sur une autre typologie : la forêt. Dans notre imaginaire, on pense ces endroits comme des bastions de la nature, mais il s’agit d’un leurre. Bien souvent, c’est la main humaine qui est à l’origine de la modification de leurs aspects et de leurs superficies. Difficile dans ce cas de considérer les bosquets comme parfaitement naturels, car chacun d’entre eux possèdent une part d’artificialité. Pourtant, ces espaces qui semblent si bien domestiqués par l’humanité conservent encore bien des mystères. Le fonctionnement de leurs écosystèmes respectifs demeure toujours une énigme et on commence seulement à comprendre comment les arbres arrivent à communiquer entre eux.
Notre rapport à la forêt est donc complexe et notre Histoire est liée à ses racines.